Menaces

Le Grand Dauphin est la seule espèce côtière en Méditerranée. Son habitat en fait une espèce particulièrement sensible aux activités humaines.

 

Interactions avec les activités de pêche

Le projet LIFE LINDA 2003-2007 réalisé en Corse a mis en évidence les interactions négatives entre les activités de pêche et les Grands Dauphins. Ces interactions sont également présentes le long des côtes continentales. En 2010, 7 Grands Dauphins sur 13, retrouvés échoués sur les côtes méditerranéennes françaises, présentaient des traces de capture évidente par des engins de pêche (GECEM, RNE). A cela pourrait s’ajouter une diminution des stocks de proies disponibles.

 

Collisions

Le risque de collisions n’est malheureusement pas réservé aux grands cétacés. Les dauphins peuvent également être victimes de collisions avec des petits engins à moteur et plusieurs animaux ont été observés avec de graves cicatrices de rencontre avec des hélices. Ce risque devient de plus en plus important avec l’accroissement de la plaisance et l’utilisation d’engins à moteurs rapides.

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© Julie Jourdan

 

Pollution sonore

L’émission et la réception de sons représentent le principal moyen de communication des cétacés, leurs émissions sonores couvrent une très large bande de fréquence comprise entre 10 Hz et 150 Khz environ. Le bruit ambiant engendré par les activités nautiques réduit le champ de communication des cétacés, essentiel pour la recherche de partenaires ou l’établissement de relations sociales et territoriales, ainsi que leur champ d’écholocation utilisé dans la recherche de nourriture et l’orientation de l’animal. L’exposition au bruit peut provoquer chez les cétacés des pertes d’audition temporaires et, dans des cas extrêmes, entraîner des dommages acoustiques permanents, ou même léser d’autres organes et tissus corporels.

En Méditerranée, et en Mer Ligure en particulier, les niveaux de bruits anthropiques sont extrêmement inquiétants. Les spécialistes estiment que, face au transit de cargos, il n’existe plus aucune zone silencieuse dans le bassin. En certains endroits, les niveaux sont si élevés qu’ils sont de nature à littéralement empêcher toute communication entre les Rorquals communs.

 

Perte ou dégradation de l’habitat

Les facteurs pouvant entraîner une dégradation de l’habitat du Grand Dauphin incluent : la pollution provenant de différentes sources (évacuation des eaux usées, pollution atmosphérique, éléments traces, pesticides, débris, hydrocarbures, contaminants radioactifs, pollution génétique et biologique) ; le changement climatique ; les contaminations terrestres provenant de l’agriculture, l’industrie, etc. ; le développement côtier et la colonisation de l’habitat par les activités humaines. Les conséquences de ces facteurs sur le maintien de l’espèce sont à considérer sérieusement.

 

Dérangement

La présence d’embarcations de plus en plus nombreuses au sein de l’habitat du Grand Dauphin peut engendrer du dérangement. En particulier, le whale-watching professionnel ou opportuniste, qui vise à aller observer les cétacés de près, voire de nager avec eux, peut occasionner de gros dérangements. Approcher un animal sauvage dans son environnement naturel est toujours intrusif. En conséquence, approcher des cétacés peut être source de perturbations « à court » ou « à long terme » si l’on ne respecte pas certaines règles. Un code de bonne conduite pour l’observation des cétacés a été adopté par les Parties à PELAGOS et par celles d’ACCOBAMS.

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Le stress engendré par des approches intrusives est de nature à provoquer des ruptures dans les comportements vitaux ou des modifications dans les routes de migration. La combinaison de ces phénomènes peut engendrer une diminution des taux de reproduction, une augmentation anormale des dépenses énergétiques ou encore une plus grande sensibilité aux épidémies. Ces nuisances à long terme sont susceptibles de mettre en danger les populations concernées.

Fondation MAVA
Agence des aires marines protégées
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